Maurice Martinet


Carnets de route

Visite chez Monsieur Maurice MARTINET

Maurice MARTINET prêt pour l’Historique

Pilote constructeur, concurrent du Rallye des Cimes dans les années 70 et 80, Maurice Martinet demeure à 83 ans, un spécialiste reconnu des moteurs refroidis par air dans la région du Dauphiné. Excellent chaudronnier, il a vu défiler depuis des décennies toutes sortes de buggys, combis, Chevrolet « corvair » .
Nous sommes allés le rencontrer dans son atelier de la région Grenobloise où il a restauré son vieux buggy LM en vue de participer à « l’Historique 2018. »

Une carrière de pilote constructeur

Maurice Martinet débute dans les années 70 sur un buggy Baboulin à mécanique VW. Le rallye « Infernal » lui laisse alors des souvenirs impérissables.
Il se rend rapidement compte que son pilotage fougueux ne lui permettra pas de franchir souvent la ligne d’arrivée.

Il se lance dans la construction de son propre buggy et crée sa marque : SCRAP

Dessus, il expérimente toutes sortes de motorisations dont un moteur de DS Citroën. Alors qu’il participe à une BAJA en Espagne sur son SCRAP à moteur Citroën il rattrape le leader de l’épreuve M. RAIMONDIS. Impatient il tente de le dépasser, percute un talus et part en tonneaux… Fin de l’aventure espagnole.

Il tente l’expérience d’installer un moteur de Chevrolet « Corvair ». Il s’agit d’un 6 cylindres à plat, refroidi par air, produit dans les années 60. Je me régale en écoutant Maurice me raconter ceci : « Ce moteur à la particularité de tourner à l’envers par rapport aux autres. De ce fait, on se retrouve avec 4 marches arrière et une marche avant. Il fallait entre autres, retourner le couple conique de la boite à vitesse pour avoir une auto normale. Or les boites à cardans de combi ne permettaient pas cette manip. On devait se contenter des boites de Cox à réducteurs (trompettes), dont le pignon de première était fragile. »
Sa carrière de pilote se termine aux alentours des années 86 -87 au rallye tout-terrain des Aravis. Par la suite, il participe à des concentrations de véhicules anciens au volant de sa Panhard.

Ses participations au Rallye des Cimes

Il ne se souvient pas du nombre de ses participations mais est sûr de n’avoir jamais terminé. Près de la ligne d’arrivée située cette année-là à la Rhune, il a été trahi par la transmission de son BAB.

« Participer aux Cimes dans les années 70 ressemblait à partir en expédition. Le réseau autoroutier n’était pas ce qu’il est aujourd’hui. Venir de Grenoble demandait beaucoup d’énergie, c’étaient mes vacances. »

Maurice nous montre les plaques de tous les rallyes auxquels il a participé (presque tous les rallyes du championnat de l’époque + plusieurs Baja, le Dakar etc.)

Mais celle qui lui tient le plus à cœur est accrochée au mur de son garage.

Souvenirs du Rallye des Cimes

« Je me rappelle de plusieurs choses : de la pente, des ornières, de l’étroitesse de la piste, des cailloux mais aussi du chauvinisme des basques. A l’époque nous étions mal vus (sous-entendu les alpins dont les Pachiaudi, Baboulins, ect..) Plusieurs fois dans les parties larges en fougères, le public changeait de place en fonction des concurrents. La haie de spectateurs rendait ainsi le passage plus ou moins difficile. Il y avait beaucoup de passion. Il y avait tellement de concurrents au départ, que la course prenait un retard énorme ».

Ses projets…

En 2017, il se lance dans la restauration de son buggy LM en vue de participer à l’Historique du Rallye des Cimes. Il le refait de fond en comble. Le résultat est magnifique.
Le moteur de combi VW 1600 cc à double carbus est équipé d’une turbine et d’une coiffe Porsche pour améliorer son refroidissement.

Sur le capot avant, figure toujours le sigle de son ancienne marque SCRAP. On peut y voir un sanglier et son prénom.

Malheureusement, le mois dernier, un mois avant notre rencontre, Maurice a eu des soucis de santé. Très lucide, Il n’est plus sûr de pouvoir se rendre à LICQ. Hospitalisé près d’un mois, il s’est aperçu à cette occasion que le monde du tout-terrain constituait bien une famille. Il nous raconte avec émotion que ses amis de la discipline sont venus le voir, Baboulin, Patricot, Gourin, etc. tous anciens concurrents du rallye des cimes.

Mais le moral est bon, du travail l’attend encore, quand je vous dis que tous les buggys du Dauphiné sont passés un jour dans son garage, je ne me trompe pas de beaucoup……

Maxime Lopez