Un peu d’histoire : l’arrivée des buggies au Rallye des Cimes
Au début des années 70, cela faisait déjà quelques années que les Jeep de l’armée américaine avaient remplacé avantageusement les ânes et les mulets dans les montagne de Soule.
Ici, on ne voyait presque que de ça ! Cela allait de la Willys-Hotchkiss de l’armée française à la Land Rover en passant par les Viasa espagnoles.
Dans nos montagnes, les collines s’étaient motorisées et on les aimait ces engins peu raffinés, mais passe partout ! Elles faisaient partie de la vie quotidienne et aidaient au désenclavement du pays de Soule.
De plus, ces Jeep remportaient chaque année le rallye local (né d’un pari entre amis) qui est le Rallye des Cimes.
Seulement voilà, si elles avaient toujours gagné jusqu’à présent, elles n’avaient plus depuis peu la partie belle.
Avant, elles couraient exclusivement entre elles, et la victoire ne leur échappait pas.
Mais (et les conservateurs voyaient cela d’un très mauvais oeil) les buggies sont arrivés : sorte de petits jouets en plastique ou plus précisément une carrosserie en fibre de verre posée sur une plate forme Volkswagen.
Ici, les Jeep étaient les favorites des anciens, des conservateurs.
Les buggies, eux, profitaient de leur légèreté et rapidité pour se faire remarquer tant et si bien que certains jeunes allaient même jusqu’à prendre position en leur faveur.
Si les Jeep étaient très entourées, les jeunes préféraient maintenant les buggies et souhaitaient les voir gagner, comme quoi on peut être pour la réforme sans autant renier ses origines.
Dans cette prolifération de buggies, Thierry de Montcorgé (avec un buggy du même nom) mena radicalement la course d’un bout à l’autre : l’espoir commença alors à changer de camp !
On croyait même tenir un nouveau vainqueur en 1972 mais sa transmission en décida autrement et les Jeep remportèrent une fois de plus le rallye. Il s’en fallut de peu… A partir de cet instant, l’apport des buggies va être très important et déterminant pour l’avenir !
L’année suivante, Thierry de Montcorgé revient à l’assaut avec son buggy revu et corrigé. Il finit par s’imposer en battant pour la première fois toutes les Jeep et consacre le buggy comme un véritable engin tout terrain.
Première victoire d’un buggy sur les Jeep par son constructeur et pilote, Thierry de Montcorgé.
En mettant fin à la suprématie des Jeep d’antan, la victoire du buggy Montcorgé deux roues motrices tourne une page majeure dans l’histoire du rallye des cimes : les choses n’allaient plus jamais être comme avant ! A partir de ce jour-là, les buggies ne vont cesser de tenir la tête des classements grâce a l’ingéniosité d’illustres constructeurs qui réussiront l’alchimie entre puissance et légèreté !
Historique du buggy de Thierry de Montcorgé
En juillet 1969, la première apparition d’un buggy (d’origine outre atlantique) dans la presse française provoque chez certains lecteurs une véritable révélation.
De ce fait, de petits constructeurs se lancent dans l’aventure.
Parmi eux, un jeune parisien nommé Thierry de Montcorgé avait déjà commencé à travailler dès 1968 sur son buggy au dessin original.
Il fut inspiré après avoir vu le film «L’affaire Thomas Crown», où Steve Mc Queen faisait de somptueux dérapages au volant d’un buggy Meyer Manx…
Thierry attaqua la construction du master directement à l’échelle 1 dans son salon, avant d’emmener le moule dans son usine de Champanges en Haute-Savoie.
C’est là où naîtra le premier engin de la série imaginée par Thierry de Montcorgé.
La conception de ce buggy était pour l’époque remarquable car entièrement monocoque.
Le réservoir d’essence était constitué d’une poche collée sous le capot avant.
Ils sera équipé plus tard de flans latéraux et d’ailes élargies et ceci sur une plate forme de VW Cox au chassis raccourci de vingt-sept centimètres.
Les premières coques avaient été vendues à des amis. La construction et la commercialisation fut ensuite confiée à la société Strakit.
C’est durant l’été 1970 que Thierry découvrit le tout terrain à travers le Rallye des Cimes, et dès l’année suivante, il s’engagea sans grand résultat au volant de son buggy personnel.
Emballé, il revint en 1972 avec un nouveau buggy au chassis multi-tubulaire à moteur Porsche 911, avec lequel il s’imposa finalement en 1973 : première victoire d’un buggy au Rallye des Cimes !
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Moins de 200 buggies Montcorgé auront été fabriqués!
Interview de Thierry De Montcorgé par TéléCimes :
Pourquoi cette auto ?
Depuis déjà quelques années, la pratique des véhicules de loisirs tout terrain se faisant de plus en plus difficile me décida a me séparer avec regrets de mon buggy BABOULIN. Amoureux avant tout de « dérivés sur base de cox » j’en cherchais un pour rouler plaisir sur la route cheveux au vent : mais toujours un BUGGY ! La tenue de route aléatoire et le manque de place de mon ancien véhicule orientèrent mes recherches sur un buggy doté d’un empattement plus long ! Il faut savoir que la majorité des buggies Volkswagen ont étés commercialisés en deux versions :- une version « dite longue » sur base de chassis cox non raccourci (empattement 2m40).
- une version « dite courte » sur base de chassis cox raccourci d une quarantaine de centimètres environ.
Présentation du véhicule
Le buggy se présente sous la forme d’un projet commencé il y a de nombreuses années par le précédent propriétaire, mais qui n’avait jamais abouti. Il n’est pas vraiment beau à voir !
L’ancien propriétaire ayant effectué quelques modifications de carrosserie le dénaturant. Une découpe avait été faite sur le capot avant afin d’intégrer des feux de 2CV. Un arceau et un pare-brise fait «maison» avaient étés réalisés ainsi qu’un tableau de bord rembourré et recouvert de simili : mode de l’époque oblige !
Son châssis, provenant des premières Coccinelles, est constitué d’une boite de vitesse à trompettes (à simple articulation) et d’un train avant à pivots.
Le moteur provient de la variant de chez Volkswagen : un 1500 cm3 développant 54 ch. Il démarre à l’aide de câbles et d’un bidon d’essence posé par terre en guise de réservoir.
Ce buggy est très rare et complet : il mérite une restauration de A à Z pour qu’il devienne tel qu’il aurait dû être monté à l’époque !
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État avant restauration
La carrosserie d’apparence assez saine a malheureusement travaillé avec le temps surtout au niveau des fixations du plancher.
L’avant du capot est a reconstruire entièrement ainsi que tout le tableau de bord. De multiples trous sont a reboucher ainsi que certains défauts a corriger.
Le châssis est sain mais malheureusement trop ancien (à mon goût) pour assurer un bon carrossage des trains roulants.
Le moteur démarre mais a besoin d’une grosse révision.
Le pare-brise et les arceaux sont à changer impérativement.
Avec le temps, l’essence a altéré le réservoir en fibre de verre (intégré dans la carrosserie) et n’est donc plus étanche.
Le projet
Le but est de reconstruire le buggy entièrement et de lui rendre son aspect d’origine tel que l’on pouvait le voir dans les publicités de l’époque : une carrosserie d’origine équipée de son pare-brise et son arceau original.
Afin d’obtenir un meilleur carrossage des roues arrière et permettre le montage de frein à disques à l’avant, il a fallu réaliser un NOUVEAU CHASSIS mi-long.
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Le réservoir d’origine incorporé dans la coque le rend indémontable. Un nouveau réservoir est créé à l’intérieur de celui ci pour qu’il n’y paraisse rien.
Une baie de pare brise, un simple arceau et des pare-chocs avant et arrière sont a réaliser (en inox).
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Le résultat
Un buggy légendaire qui avait pratiquement disparu a été sauvé : ENFIN UN BUGGY MONTCORGE QUI ROULE AU PAYS BASQUE !!! |
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